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La Trentaine Critique
19 avril 2011

Splendeurs et Misères des Courtisanes...

Splendeurs_Mis_resAvez-vous déjà remarqué qu'il est rare qu'un roman finisse comme on rêverait qu'il se finisse ? Nos attentes sont souvent déçus et alors, même si l'ensemble du roman nous a transporté, demeure au fond du coeur, une pointe un peu amère apparaît qui s'apparente plus à de la frustration qu'à de la déception, car finalement, c'est toujours vachement mieux ficelé que dans nos fantasmes de lecteur...

De cette petite pointe d'amertume point de trace à la fin de "Splendeurs et Misères des Courtisanes", jusqu'au bout de la fin que marque le fatidique point final, ce livre a été une merveille, un bonheur. Il s'est terminé comme je l'ai souhaité, ni beaucoup plus, ni un peu moins, le dosage idéal, l'assaisonnement parfait (faut dire que j'ai terminé la lecture dans ma chambre tandis que dans le salon ma soeur regardait la final de Top Chef...)

Sans vouloir déflorer (ou spoiler comme disent les djeun') l'intrigue, j'ai appris la passion que le grand Oscar Wilde entretenait pour le personnage Lucien (Chardon) de Rubempré... moi qui le détestais dans les Illusions Perdues et n'ai fait que le haïr dans Splendeurs et Misères... ben je comprends cet amour d'Oscar Wilde. Néanmoins, Lucien n'est pas le héros de ce roman, il n'est que le jouet d'un personnage ô combien plus sublime que lui, l'abbé Herrera...

Superbe manipulateur, calculateur, machiavélique, blasphémateur, cruel et impitoyable, misogyne, sans foi ni loi, sans dieu ni maître... il possède malgré tout, au fond de cette cuirasse insensible, un coeur qui bat, s'émeut et en fait un personnage d'une profondeur extrême. C'est lui qui fait de ce roman qui aurait pu être un roman de moeurs, un véritable roman policier, d'espionnage, un roman noir dont l'intrigue vous prend aux tripes et vous empêche de lâcher le roman dès que l'action est lancée... ce qui se fait très rapidement.

Ce qui m'a le plus marqué dans ce roman, c'est la place qu'y occupent les femmes. Dans les Illusions Perdues, les femmes sont extrêmement actives, ce sont elles qui sont à l'origine de toutes les actions, les événements de la vie de Lucien. C'est sa mère et sa soeur qui l'élèvent, une femme qui le révèle poète, une femme qui va l'emmener à Paris, une femme qui va l'intégrer dans le monde des journalistes, une femme qui va causer sa perte etc... si cela met dans une plus grande lumière le caractère imminent  passif de Lucien, ce caractère n'ayant pas évolué dans Splendeurs & Misères des Courtisanes... c'est surtout le statut des femmes qui a changé.  Adoptant le point de vue de l'abbé Herrara, les femmes sont ici tour à tour de véritables cruches, d'invraisemblables larves et de fantastiques hystériques... si vous voyez le genre ! Donc, la féministe que je suis ne remercie pas Balzac, mais tout de même, quel superbe roman que ce Splendeurs & Misères...

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  • Vie à peu près culturelle et personnelle d'une trentenaire dynamique et rayonnante vivant à paris (ou presque). Livres, expo, concerts, voyages, musiques... et plein d'autres choses, sans doute !
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