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La Trentaine Critique
7 avril 2011

Katia Kabonava à l'opéra Garnier (et non pas Bastille)

KatiaKabanova04__2_Savez-vous qu'à Paris il y a 2 opéras ? L'opéra Bastille et le palais Garnier qui sont  rangés sous l'appelation ô combien trompeuse de "Opéra national de Paris" (au singulier) ? Et savez-vous que c'est une erreur idiote de penser que le palais Garnier ne joue que des ballets pouet-pouet, cul-cul la praline ?... Et savez-vous, enfin, qu'en taxi, on met 20 minutes pour se rendre de l'un à l'autre ? Ce qui revient à peu près, en tarif jour, à 10€25 la course ?... 

 

Car oui, mardi soir (05/04/11), nous sommes allés voir Katia Kabonava de Janacek, à l'opéra donc non pas Bastille, mais Garnier (les nuls, les nazes, les ploucs, savent même pas lire un billet !). Bon, nous sommes arrivés avec 10 minutes de retard, mais, en échange, nous avons été super bien placés dans une loge au milieu alors que nous devions être sur les côtés à se tordre le cou comme des pas très riches du tout que nous sommes... 

 

Remis de nos émotions et ayant repris notre souffle nous voilà donc devant Katia Kabonava, l'un des chef-d'oeuvre de Janacek. Déjà, ce qui marque, c'est la qualité de la mise en scène, bien sûr certains diront que ça fait très populaire, ce décors aux couleurs un peu très tristes, ces costumes ordinaires et franchement pas très beaux (la chemise de nuit de Katia, mais surtout sa jupe, sont d'un moche ! Par contre, le trench qu'elle peut enrouler à volonté sans le froisser, ça c'est bien pratique !)... mais en même temps c'est l'histoire de Katia, femme adultère qui ne supportant pas le poids de son pêché va mettre fin à ses jours devenus si tristes. 

 

Mention spéciale au chant pour l'actrice qui joue le personnage éponyme, bien sûr, superbe, avec une voix d'une infinie tristesse et mélancolie. Mais surtout, mention très spéciale à l'actrice qui joue le personnage de sa belle-soeur, mutine, libérée, légère et surtout toute en sensualité... Personnage qui s'oppose de manière remarquable avec celle de la belle-mère de Katia (remarquable actrice et chanteuse là aussi, même si parfois nous ne l'entendions pas toujours) qu'allourdissent le nombre des années, les frustrations accumulées, et les cruautés jalouses qui étouffent un fils trop faible pour préférer sa femme à sa mère comme pour préférer cette dernière à la boisson... Encore une fois, Janacek porte les femmes de ses pièces en héroïnes, toutes très différentes mais c'est bien sur elles que reposent les opéras et qui bénéficient de toute la tendresse du compositeur. 

 

Que dire de la musique ? C'est là le 3ème opéra de Janacek que j'ai eu la chance de voir et vraiment, sans conteste, il est l'un de mes compositeurs préférés. Sa musique, si reconnaissable entre toutes, peut se faire légère comme une chanson populaire et grave comme un orage qui couve, gronde et explose... et avec quelle intensité, quelle profondeur ! Le tout sans chichie ni fatra... L'anti-Wagner par excellence (même si j'apprécie assez Wagner), l'autre opposition de taille avec l'icône germanique, c'est que Janacek pour moi, c'est le compositeur d'opéra qui a tout compris, il disait (avec quelle lucidité !!) que 5 heures c'était une torture pour le spectateur aussi, ses opéras n'excédent-ils jamais 2 heures... Katia Kabonava dure 1h55, et franchement, on ne les sent absolument pas, mais absolument pas passer. 

 

Hier, c'était la dernière de Katia Kabonava... et franchement j'aurai regretté de ne pas l'avoir vu, la salle était pleine ce qui n'est pas toujours le cas pour Janacek, malheureusement, il le mériterait pourtant amplement (même s'il est mort depuis longtemps, je vous l'accorde !!). 

 

À la sortie nous avons pu contempler un peu ce fameux Palais Garnier où Guégoï et moi entrions pour la première fois et... wouah ! Quand les lumières se sont allumées, on peut dire qu'on en a pris plein les mirettes tant le faux stucs, les dorures, les cristaux bavent et renvoient les flash... mon dieu, le bling-bling a là une de ses plus incroyables expressions... la seule chose qui sauve l'ensemble est la peinture de Chagall au plafond (superbe), mais bien sûr elle ne date pas de Napoléon III. Y'en a qui doivent aimer, d'ailleurs, les touristes n'en pouvaient plus d'extase... quand moi j'avais mal aux yeux à vouloir me les arracher tant ça brillait de partout ! Enfin tous les goûts...


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  • Vie à peu près culturelle et personnelle d'une trentenaire dynamique et rayonnante vivant à paris (ou presque). Livres, expo, concerts, voyages, musiques... et plein d'autres choses, sans doute !
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